Alors que les violences persistent dans l’Est de la République Démocratique du Congo, l’indifférence gagne du terrain dans le reste du pays. Le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, en proie à une crise humanitaire et sécuritaire majeure, semblent oubliés par une nation pourtant fondée sur l’unité et la solidarité. Dans cette tribune, Marcel KAZANGA Tshamba appelle à une prise de conscience collective face à une fracture qui menace l’âme même de la République.
Il est temps que nous regardions la vérité en face. Notre pays, la République Démocratique du Congo, traverse une période critique, et pourtant, une grande majorité d’entre nous se comporte comme si ce qui se passe dans l’Est ne nous concernait pas. Aujourd’hui, qui parle encore du Nord-Kivu ou du Sud-Kivu ? Qui se soucie réellement de ce que vivent nos frères et sœurs là- bas, à part ceux qui sont directement touchés ?
Nous nous sommes enfermés dans une forme de « ‘fédéralisme émotionnel », où chacun se préoccupe uniquement de sa province, de sa ville. Pendant que le sang coule à Goma, à Bukavu … Est-ce cela la solidarité nationale ? Est-ce cela l’unité congolaise que nous chantons dans notre hymne national ?
Ce comportement est dangereux. Il détruit l’idée même d’une nation. Une douleur partagée est une douleur allégée. Mais aujourd’hui, la souffrance de nos frères de l’Est semble invisible aux yeux de l’Ouest, du Centre et du Sud. Ce n’est pas seulement une question politique, c’est une question de conscience humaine, de fraternité, d’unité.
Chers Congolais,
Cessons cette indifférence. Cessons de penser que « ce n’est pas chez moi, donc ce n’est pas mon problème ». Car tant que le Congo saigne quelque part, tout le pays est malade. Tant que l’Est pleure, aucune province ne peut prétendre à la paix durable. Notre force réside dans notre capacité à nous tenir ensemble, au-delà des provinces, des ethnies, des langues ou des appartenances politiques.
Levons-nous. Par la parole, par l’action, par la solidarité. Parlons du Kivu comme nous parlons de nos villes natales. Soutenons nos frères, dénonçons les injustices, exigeons des comptes.
Un Congo uni est un Congo fort. Mais un Congo désuni, chacun dans son coin, est un Congo condamné.
Le moment est venu de changer.
Marcel KAZANGA Tshamba,
Un compatriote qui croit encore en l’unité de la République Démocratique Congo.
